Le clandestin [Vie de famille]

En juillet nous sommes partis au Japon, notre beau voyage préparé durant des mois, celui dont nous parlons presque tous les jours, celui qui a séduit toute la famille.

Je suis la seule à avoir été fatiguée sur place et au retour, la chaleur, le décalage horaire, mes règles sans discontinue depuis mi-juillet… J’étais épuisée.

Je ne connaissais pas l’origine de mes saignements, c’est donc bien stressée que je me suis rendue chez mon gynéco le 28 août après la Corse. Il m’a auscultée, et afin d’écarter un risque de polype ou autre a décidé de faire une écho.

Ses mots ont été « Et ben ce n’est pas tout jeune ». Et là je l’ai vu, un «fœtus » de 9 semaines. Il a commencé à me parler de papiers, d’écho… Je suis partie sans rien et j’ai repris rendez-vous pour la semaine suivante. 

Je suis rentrée à la maison avec la photo de notre clandestin. Je me demande encore comment j’ai fait pour ne pas avoir d’accident. Mon mari a été surpris, très surpris mais aux anges il a toujours voulu trois enfants.

J’étais perdue, complètement désemparée. J’ai tout d’abord pensé voyages, nous devions partir faire les grands parcs américains en camping- car l’été prochain et nous avions déjà réservé les Seychelles avec ma sœur et mon beau-frère du 20 au 27 avril 2019.

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Puis j’ai pensé maladies, ou alors maladies avant voyages…. Peu importe. J’ai bu de l’alcool, j’ai voyagé, j’ai fait du canyoning, j’ai mangé du fromage corse ☺☺

 

J’ai eu peur des saignements, peur de revivre de bien douloureux moments.

Je remercie une amie et mon mari qui ont été d’un soutien inconditionnel. Jamais curieux toujours bienveillants et rassurants. 

Je suis une grande anxieuse, très stressée, j’ai peur de tout, surtout pour ce qui concerne mes enfants. Mon mari m’a très vite rassurée pour le côté logistique, nous aurons une quatrième chambre, nous ne manquons de rien. Nous avons transformé le voyage de cet été en NY à Noël. Mon amie a eu des mots doux pour mes saignements, sans jamais évoquer le pire, elle a été présente et je la remercie car je me sentais tellement mal.

Le mardi suivant j’ai été à mon rendez-vous, j’ai eu ma déclaration de grossesse (5 jours après l’annonce), et tout un tas d’ordonnances.

J’ai repris le boulot, j’ai participé à la journée d’intégration de ma classe de seconde et je me suis sentie mal en jouant à l’ultimate. Le soir même à 3h du matin j’étais aux urgences pour une belle hémorragie. Une fois de plus mon mari, mon amie et ma maman ont été d’un grand soutien, toujours confiants et je les en remercie.

Le lundi j’ai eu un rendez-vous en urgence avec mon gynéco. L’écho a montré un fœtus en pleine forme mais un énorme hématome et surtout mon placenta bas, sur le col.

Pour limiter les saignements je dois rester allongée, je ne sors que le mercredi pour les activités de ma fille et parce que j’en ai besoin pour le moral. Je croise les doigts pour que le placenta remonte mais cela me parait difficilement réalisable. J'ai écouté mon médecin, je n'ai surtout pas regardé sur Internet.

Une semaine après nous avons eu l’écho officielle du premier trimestre, nous avons appris le sexe du bébé ♥ et surtout qu’il n’y a aucune malformation.

Nous avons annulé nos projets voyage, nous partirons à cinq l’été prochain.

Je ne me suis jamais projetée mère de trois enfants, je ne connais pas ce modèle, peu d’exemples me font envie… 

Mais mon mari a raison, lorsque nous attendions notre fille tout le monde nous mettait en garde « vous allez voir deux ça change tout vous ne pourrez plus faire comme avant ». Nous n’avons rien changé, nous nous sommes organisés à quatre, nous n’avons jamais lésé notre fils. Et je refuse de me dire qu’un troisième fois va changer (en négatif) la vie de mes ainés. J’ai détesté entendre ces mots pour ma deuxième grossesse et c’est la même chose pour la troisième. Chacun met ses priorités où il le souhaite, personne ne peut deviner à quoi ressemblera notre vie à cinq. Je nous la souhaite aussi belle qu’à quatre.

Je ne me sens toujours pas bien, très marquée par le passé, et ce premier trimestre inconnu, le stress des saignements et la peur. Nous l’avons enfin dit aux enfants car à 15 semaines cela commençait à se voir. Nous avons les enfants les plus merveilleux du monde, mon grand et sa petite sœur passent leur journée à parler au bébé. Et la phrase « il ne faut pas que maman crie ce n’est pas bon pour prénom du bébé » est très souvent entendue  ♥

Qui vivra verra, je souhaite uniquement qu’en mars naisse un bébé en bonne santé, aussi beau que son frère ou sa sœur. 

Edit: J'ai écrit ce billet il y a presque 15 jours, je termine ma 17ème semaine de grossesse et aujourd'hui j'ai acheté le tout premier pyjama de bébé ♥

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